Le moment le plus intéressant intervient quand le bassiste parle d'une chanson qu'il vient d'écrire et qui est malheureusement restée inédite.
"Il a fallu (...) se reconstituer en tant que groupe et repartir sur de nouvelles données. Nous avions eu ce que nous voulions, à nous d'en tirer les meilleurs conséquences. 1974 a été une année de conflits entre nous et aussi sur le plan personnel. Notre chance a été de savoir réfléchir à temps, de ne pas sombrer et de changer de cap. C'est la raison du pénible accouchement de "Wish you were here".
Gilmour
"A la fin, j'ai proposé qu'on laisse tomber les deux chansons et qu'on garde une structure où Shine on serait coupé en deux par Welcome to the Machine et Have a Cigar. On a continué à tergiverser, Fave a toujours voulu les garder; il n'a pas vraiment compris ce que je proposais. Mais Rick et Nick ont voté pour, alors on a finalement laissé tomber ces titres".
Waters
"Article non identifié", 1977.
"J'ai résisté à cette idée. Il avait raison, j'avais tort"
Gilmour
"Article non identifié", 1977.
J’arrivais avec mes amis dans l’après-midi afin d’assister à un des deux concerts prévu pour 20h ( je voulais absolument être devant !). Heureusement, il y avait une poignée de gens sympa devant nous et nous avons appréciés le « trip »* ) jusqu’à ce que le concert débute.
Le brouillard qui tombait doucement sur nous en sortant de la fontaine San Bruno faisait un joli effet.
Les portes finalement s’ouvrirent et une fois à l’inérieur nous nous sommes achetés les comics de laa tournée**
Nous nous sommes alors rués vers la scène et nous sommes assis à 20 pieds de la scène***. Regardant tout autour de nous nous avons remarqué des piles de haut-parleurs de chaque côté de l’auditorium et une ile derrière. La batterie avait le dessin « ocean wave » dessus. Parcourant lea bande déssinée, nous avons remarqué les paroles de chansons que nous n’avions jamais entendu avant : Raving & Drooling, You gotta be Crazy **** et Shine on you crazy Diamond.
20 heure arriva et ce n’est finalement qu’à 20h20 que le groupe se présenta. Un Dj local avec un passe pour les « backstage » affirma que M.Gilmour avait acheté un flipper et qu’il voulait d’abord terminer la partie gratuite qu’il gagna !
Les lumières s’éteignirent et sans un mot ils débuttèrent avec Raving & Drooling, suivi par You gotta be Crazy et ensuite shine on you crazy Diamond.
Les deux pemières chansons durèrent à peu près 10 minutes chacunavant que Shine on s’étale sur à peu près une demi-heure. A la fin de Shine on, une fleur miroir ***** avec ses pétales tournant dans un sens et dont le centre tournait dans le sens opposé apparu de derrière le groupe.
Il est quand même incroyable d’entendre cette nouvelle musique en live pour la première fois et qui ne fut enregistrée sur les deux nouveaux albumes
Après la pause, les garçons revinrent pour faire « The Dark Side of the Moon ».
Le sytème quadraphonique était fantastique et nous fûmes tous epoustouflés. Nous avons deviné ce qui aller se passer quand le battement de cœur a commencé à se faire entendre. L’avion qui s’écrase à la fin de On the Run m’a effrayé car je ne l’avais pas remarqué jusqu’à ce qu’il soit juste au-dessus de moi !
Pour le rappel, nous fûmes gatés par une grande version de Echoes augmenté de quelques parties de saxophone au milieu.
La glace séche commença à dégringoler de la scène et se répandit parmi le publicalors que des lumières vertes étaient en train de se relechir sur elle. Tout ce que que j’arrivais à distinguer à ce moment était un paquet de têtes dépassant de ce brouillard vert. Nous avons tous trouvés que cela se marriait très bien avec le cri strident que Gilmour tirait de sa guitare.
Un gars commença alors à crier : « je ne peux plus respirer ! » et grimpa sur la scène. Waters recula doucement pour l’éviter au moment où un des membres de l’équipe apparu de derrière la batterie et intercepta le gars comme un quaterback et l’envoya valser dans le public. Il disparu dans le brouillard. Le show fini avec lee voix montant de plus en plus haut et qui disparurent doucement.
Les deux concerts furent magnifiques et inoubliables. Je suis particulièrement heureux d’avoir eu la chance d’avoir vu le Floyd dans sa formation originel.
* ici, dans le sens ironique d'une attente longue et ennuyeuse …
**
Bientôt un article entier sera consacré à ce tour-book un peu spécial
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environ 61 mètre
****
qui sont les premiers titres de Sheep et de Dogs
*****
"Je pense sincèrement qu'aux séances d'enregistrement de "Wish You Were Here", la plupart d'entre nous souhaitait être ailleurs. Je n'étais pas heureux d'être là car j'avais le sentiment que nous n'étions plus ensemble. L'album parledu fait qu'aucun d'entre nous n'était vraiment là, ou n'était presque pas là.".
Waters
"Article non identifié", 1977 (traduction Romain Fouray)
"Nous étions là, quatre pauvres hères, l'âme en berne, à attendre Dieu sait qui ou quoi (...). J'étais le seul à proposier des morceaux, dont un au moins aurait du plaire à David puisqu'il y a apporté une belle suite d'accords de son cru : you Gotta be Crazy. Mais Nick et Rick ne les aimaient pas : trop violents, trop perso selon eux .. Bon, alors à quoi sert qu'on se réunisse si deux d'entre nous ont envie de faire de la musique et deux autres moins ?
L'usure est un poison insidieux qui agit lentement. Soudain, le mal était là sous nos yeux. Notre état était grave ... J'étais d'avis qu'on prenne des mesures radicales : soit en déposant le bilan, tout de suite, au sommet si j'ose dire : soit en sortant de la crise par le haut, c'est-à-dire en mettant les bouchées doubles. Là, évidemment, une sourde peur est apparue : pas question de se séparer au moment où l'argent rentrait comme jamais !
D'où tensions, non-dots, compromis : on continuerait donc, mais sans enthousisme, et au prix d'une blessure intérieure qu'il faudrait sans cesse dissimuler par un surcroît d'écrans de fumée. C'était xd'une tristesse écoeurante. J'aurais préféré un bon gros conflit, c'est dans ma nature ... Mais pas du tout dans celle de Dave, qui, en musicien qu'il est des pieds à la tête, s'est plongé dans sa guitare comme (...) pour briser cette chappe de silence.
Une grappe de notes, toutes simples mais vraiment sublimes, jaillissait sous ses doigts. J'ai bondi comme un chien pris de rage et hurlé : "Vous entendez çà ? C'est tout nous. On peut se boucher les oreilles et continuer à pleurnicher sur notre piteuse situation ou en faire quelque chose de formidable, ou au moins essayer, merde !". Alors je me suis mis à écrire, écrire, écrire, écrire encore. Ca a donné les paroles de Shine on you Crazy Diamond, une réfléxion outrée sur l'absence. Notre absence à nous-mêmes ...
Et c'est Dave qui a déclanché le mécanisme créatif qui nous a conduits à Shine on you Crazy Diamond".
Waters
Pink Floyd de François Ducray, xx.06.1974 Philippe Constantin