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30 novembre 1979 5 30 /11 /novembre /1979 11:37

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Suite de la traduction de l'interview présentant The Wall par Waters au SJ Tommy Vance...
-Diffusion de HEY YOU-

 

Waters : Donc à la fin de Hey you il pleure pour avoir de l’aide mais il est trop tard.

Vance : Car il est derrière le mur ?

Waters : Oui, de toute manière il ne la chante juste qu’à lui-même. Nous avons tous de temps en temps, j’en suis sûr, formé des phrases dans nos esprits  que nous aurions bien aimé dire à quelqu’un d’autre mais nous ne le faisons pas. Vous savez, c’est inutile, cela n’aide personne, c’est juste un jeu que tu  joues avec toi-même.

 

Vance : Ensuite, vient Nobody Home, la première ligne étant «Je possède un petit livre noir avec mes poèmes dedans » [«I've got a little black book with my poems in»]

Waters : Oui, exactement, précisément, après Is there Anybody out there? qui n’est juste qu’une pièce d’ambiance.

 

Vance : Il est donc assis dans sa chambre avec une sorte d’intuition qu’il a besoin d’aide mais il ne sait pas vraiment comment l’obtenir.

Waters : Il ne le souhaite pas vraiment.

 

Vance : Il ne le veut pas du tout ?

Waters : Ouais, en fait une partie de lui le veut mais une autre part, celle qui guide ses bras et ses jambes, qui fait en,sorte que tout fonctionne, ne veut rien excepté s’asseoir ici et regarder la télévision.

 

Vance : Mais sur le morceau Nobody Home, il passe en revue tout ce qu’il possède :  «il a l’incontournable permanente à-la Hendrix» toutes ces choses que nous connaissons et qui sont très présentes dans le monde du Rock and Roll.

Waters : Il y a quelques lignes qui nous ramènent* aux jours heureux** de Syd Barrett, c’est concerne en partie ce genre de personnes que j’ai connu. Mais Syd était la seule personne que j’ai connu qui utilisait des élastiques pour lacer des chaussures que j’évoque dans une des lignes.

En fait, en ce qui concerne l’ «incontournable permanente à-la Hendri», vous devez faire un retour dix ans en arrière pour comprendre de quoi il s’agit. 

* «harp back» : impossible à traduire littérallement sinon par «harpe retour» ou «harpe arrière»!

En réalité, cette expression semble faire référence aux flash-backs des anciens films qui étaient figurés par une image floutée et le son d’une descente de harpe.

** halcyon : signifie tranquille, calme, paisible. Mais historiquement, ce terme se réfère au mythe grec d’Alcyone et renvoie à l’idée d’âge d’or.

 

Vance : Maintenant quand il dit que « ses origines disparaissent » [«I got fading roots»] à la toute fin...

Waters : Il est prêt à rétablir le contact avec ses origines et prêt à redonner plus de sens à tout cela. Si vous préférez, il devient ici prêt à retourner à la face 1.

 

Vance : Ce qu’il fait dès le titre suivant, appellé Vera, qui est très forte référence à la Seconde Guerre Mondiale... être né ou avoir été conçu si vous préferez pendant cette période

Waters : On suppose que c’est amené par le fait qu’un film de guerre passe à la télévision.

 

Vance : Ce qu’on peut réellement entendre?

Waters : Ne donne pas de titres ou de noms!  C’est ce que tu peux effectivement entendre et qui le ramène à ce qui suit et ce qui précède qui est pour moi la chanson centrale de tout l’album : Bring the Boys Back Home.

 

Vance : Pourquoi ?

Waters : Et bien, parce que cela parle, en partie du moins, du fait de laisser les gens partir et d’être tués à la guerre. Mais cela concerne également en partie le fait de ne pas permettre l’existence du rock and roll ou de ne pas faire des voitures ou de ne pas vendre du savon ou de ne pas être impliqué dans des recherches biologiques ou n’importe quoi que n’importe qui peut faire ; et de ne pas laisser "cela" devenir aussi important. Que ces "jeux puérils de garçons" ["jolly boys game"] que cela entraîne ne soit pas plus important que les amis, les épouses, les enfants ou d’autres personnes.

 

- Diffusion de IS THERE ANYBODY OUT THERE?-

- Diffusion de NOBODY HOME-

- Diffusion de VERA-

- Diffusion de BRING THE BOYS BACK HOME-

 

Vance : Donc physiologiquement, dans quel état est le personnage de "Pink" au moment de Comfortably Numb?

Waters : Après Bring the boys back Home, il y un morceau très court où des bandes passées en boucle sont utilisées; on entend de nouveau la voix du professeur et vous pouvez deviner la groupie dire «est-ce que tu te sens bien ?» [« are you feeling ok »] et alors l’opératrice ajoute «il y a un homme qui répond» [«there's a man answering »] puis il y a une nouvelle voix qui intervient à au moment où quelqu’un frappe à la porte en disant  «allez, c’est l’heure d’y aller» [«come on it's time to go»].

L’idée est qu’ils viennent le chercher pour le concert car il doit y aller et jouer cette nuit. Ils rentrent dans la pièce et réalisent que quelque chose ne va pas. Ils vont ramener le docteur et Com fortably Numb relate la confrontation avec le docteur.

 

Vance : Donc le docteur le fait sortir de cet état physiologique pour qu’il puisse concrètement monter sur scène ?

Waters : Oui, il lui fait une injection ; en fait, cette chanson est très spécifique.

 

Vance : «Juste une petite piqûre d’aiguille» ["Just a little pinprick"?] ?

Waters : Ouais

 

Vance : «Il n’y aura plus de aaaaaaaah!» ["There'll be no more aaaaaaaaaaah!"]

Waters : Voilà.

 

- Diffusion de COMFORTABLY NUMB -

 

Waters : Car ils ne sont pas intéressés par ses problèmes ; tout ce qui les intèresse est de savoir combien de gens sont là et combien de tickets ont été vendus car le spectacle doit continuer à n’importe quel prix, avec n’importe qui.

Je veux dire que j’ai personnellement fais des "gigs" alors que  j’étais très déprimé mais j’en ai aussi fait quand j’étais extrèmement malade là où vous ne pourriez acomplir le moindre effort.*

* traduction très souple de «where you wouldn't do any ordinary kind of work»!

 

Vance : Car la salle est prête et parce que le concert est prévu. ...

Waters : Et qu’ils ont payé le prix et que si vous annulez un "show" peu de temps avant, cela coûte cher.

 

Vance : Donc le héros est de retour sur scène mais il est très... je veux dire vicieux, fasciste.

Waters : Et bien nous y sommes, voilà l’histoire. Je me souviens : Montreal 1977, Olympic Stadium, 80 000 personnes, le dernier spectacle de la tournée 1977.

J’ai été si en colère pendant le concert que j’ai moi-même craché sur un de mecs au premier rang. Il était en train de crier et de hurler en passant un bon moment et ils l’ont poussé contre la barrière ; ce qu’il voulait était une bonne bagarre alors que ce que je voulais faire était un bon concert de rock and roll. Je fus si remonté qu’à la fin je lui craché dessus ce qui est chose si détestable à faire à quelqu’un.

De toute façon, l’idée est que ces sortes de ressentiments fascistes se développent du fait de l’isolement.

 

Vance : Et il le prouve sur scène ?

Waters : C’est lui s’exerçant sur l’audience, sur toutes les minorités présentes dans le public. Donc  le côté désagréable de In The Flesh! Et il est vraiment désagreable... c’est le résultat final de cet isolement et de cette décrépitude.

 

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